Histoire Littérature Esthétique – revue Ecrire l’histoire n°25

sous la direction de Frédérique Berthet et Jacques-David Ebguy
Parution : octobre 2025

Présentation | Table des matières

Présentation

Le paysage intellectuel, sensible et artistique sur lequel s’inscrit ce numéro d’Écrire l’Histoire est celui d’un temps qui a de nouveau fait du récit, factuel ou fictionnel, la forme dominante de l’Histoire. On ne compte plus les publications qui examinent et rapprochent les formes d’intelligibilité déployées pour comprendre les phénomènes historiques et celles qui permettent de construire des histoires. Histoire des autres, d’un autre ou « ego-histoire » : l’injonction à raconter se fait entendre. Non sans susciter critiques et polémiques, certains historiens ne sont-ils pas allés jusqu’à prôner une forme d’effacement des frontières entre les disciplines et les pratiques ? Réciproquement, les créations artistiques les plus diverses (théâtre, bande-dessinée, art contemporain, etc.), et tout particulièrement la littérature et le cinéma, n’ont cessé, à travers de nouvelles manières de raconter des histoires, d’agencer des « fictions », de délimiter les terrains de leurs « actions », d’élire des actrices/des acteurs, de mettre en scène des évènements, de choisir des itinéraires descriptifs, d’emprunter, et de jouer, avec le vocabulaire, les problématiques et les méthodes de l’Histoire, pour proposer une saisie singulière de celle-ci, de son mouvement, de son (absence de) sens, de ses traces et de ses effets. Aussi a-t-on voulu en ces pages, plutôt que de revenir sur les questions de frontières disciplinaires et leurs brouillages, examiner précisément les formes que prennent ces mises en récit de l’Histoire – autrement dit, ces voies expressives.

Quelles histoires les « conteurs » de l’Histoire inventent-ils en écrivant, en filmant ? Que font les histoires à l’Histoire ? : c’est à ces deux questions, entremêlées, que se consacre ce dossier, en circulant entre le discours historique et les pratiques artistiques, en examinant les rapports entre démarches et « disciplines » – que ce soit sur le mode de l’innutrition, de la greffe, de l’inspiration, du croisement, de l’appropriation, de la subversion ou de l’infraction.

Table des matières