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- Bâtiment Olympe de Gouge
Laura Ouillon soutiendra sa thèse, intitulée “Sensitive Roots. Collective Memory and Tree Imaginaries in Contemporary British Art (1980-Today)”, le vendredi 14 novembre 2024, à 14.00, en salle 830 (bâtiment Olympe de Gouges). Le jury est composé de : Sophie Aymes-Stokes (Université de Poitiers, rapporteure), Catherine Bernard (directrice), Valérie Morisson (Université Paul Valéry – Montpellier 3, rapporteure), Frédéric Ogée (Université Paris Cité), Arnaud Page (Sorbonne Université).
Résumé: Cette thèse de doctorat propose une lecture du motif iconographique de l’arbre dans l’art britannique et plus spécifiquement anglais des années 1980 à nos jours, envisagé à la fois comme un marqueur identitaire puissant et comme un sujet sensible, social et politique qui cristallise enjeux identitaires et environnementaux dans l’Angleterre contemporaine. L’ambition de cette recherche est ainsi de montrer la manière dont l’arbre, tel un miroir tendu à la culture et à l’histoire anglaises et plus largement britanniques, constitue un motif réflexif et critique qui incarne et articule des discours, des histoires et des émotions complexes, souvent ambivalents, concernant les relations à la nature, la mémoire et l’identité, individuelles comme collectives. Le motif de l’arbre est analysé à la lumière d’un contexte national post-industriel, post-colonial et, depuis janvier 2020, post-Brexit, ainsi qu’à celle de la crise environnementale contemporaine. Cette crise multiscalaire, tout à la fois globale et locale – glocale – menace jusqu’à la survie présente et future des arbres sur le sol anglais et vient réactiver une forme de chagrin endeuillé historique suscité par le sentiment de perte écologique à laquelle l’arbre permet de donner forme, structure et expression. Dans le sillage d’une pratique écocritique de l’histoire de l’art et des humanités environnementales, cette thèse emprunte ses outils méthodologiques et conceptuels à plusieurs disciplines : iconologie, études visuelles, études culturelles, histoire de l’art sociale, géographie culturelle, histoire environnementale, études mémorielles et études postcoloniales. Le corpus de la thèse embrasse un vaste éventail de média (dessins, peintures, photographies, photomontages, gravures sur bois, sculptures, installations, oeuvres textiles, art environnemental, vidéos, pratiques numériques) et inclut une vingtaine d’artistes contemporains, dont Ackroyd & Harvey, Mat Collishaw, Ellie Davies, Tacita Dean, Garry Fabian Miller, Alice Fox, Lucian Freud, Mark Frith, Anya Gallaccio, John Goto, David Hockney, Julian Perry, Ingrid Pollard et Yinka Shonibare. L’ensemble de ces artistes, pour la plupart britanniques, ont pour point commun de retravailler et de repenser un matériau mémoriel, imaginaire et affectif collectif parfois contradictoire qui éclaire la fabrique de l’imaginaire anglais et britannique contemporain.